Je vous avais laissé sur cet espoir de MIV + zymot, cette toute nouvelle technique proposée par l’urologue et la gynécologue.
Après un rendez-vous décalé par le civid (encore là celui-là), j’annonce que c’est ce cycle ou dans 6 mois. Mars-mai nous a apporté trop de souffrance – la FIV n°2 de mai, la grossesse surprise d’avril, les 2 GEU de mai.
CE cycle c’était donc 2 jours plus tard. Heureusement que pour une MIV, il n’y a pas de stimulation d’un mois 1/2, juste une échographie à J2, puis à J6, peut-être encore J8 puis ponction et maturation au chaud au labo, avec zymot pour les zozos et donc pas de ponction pour l’homme.
L’échographie à J2 montre donc que tout est prêt. L’échographie de J6 montre – quelques petits follicules à gauche et un gros de 14mm déjà à droite… Pas de le temps de dire ouf qu’on m’annonce la ponction pour 2 jours plus tard.
C’est donc ainsi que Dame Lapin passa ses 35 ans les jambes écartées, à être ponctionnée. A 27 ans, j’étais pliée en 2 car je sortais de mon hystérosalpingographie. 8 ans après, on y est encore et toujours.
Cette attente – 1h pour une échographie, 4h d’attente avant la ponction… On en a marre, on veut faire autre chose de notre temps, de nos samedis matins.
Le jour de la ponction donc, 4 ovocytes seront prélevés – 2 matures et 2 immatures. Plutôt pas mal sans stimulation, le même résultat que la FIV n°2 avec 300 de Gonal et 2 ans de +. Allez savoir…
On me rappelle donc le lendemain: les 2 matures fécondés, les 2 autres activés avec du Ménopur. L’ICSI a été faite. Sans le Zymot. Vous comprenez, “il n’y en a plus en stock”…
Estomaquée. L’épisode de la FIV 1 se rappelle d’une violence phénoménale, celle où le labo avait confondu ICSI et IMSI (ici). 9 ovocytes, 1 embryon qui donna une fausse-couche.
Je ne comprend pas. Je lui demande comment c’est possible. Qui a pris cette décision, à notre place, à la place du médecin, de l’urologue? Une MIV, on aurait pu décaler. On se lançait dans ce dernier essai (ai-je mentionner la tentative à $6-10.000 ici??) justement pour cette nouveauté.
Tremblante de rage. Le sentiment que les médecins ne sont pas avec nous mais contre nous. Ils achèvent ce que la nature nous a donné, notre infertilité.
A J2, les 2 embryons sont toujours là, un des 2 derniers ovocytes est devenu mature et a pu être micro-injecté. A J3, on procède au transfert d’un des 2 embryons qui est alors à J3.
Et là, le second coup de massue. La violence du traitement. Quite à me traiter comme un chéquier, autant considérer la personne qui signe derrière. Le médecin me renvoie en salle, ma vessie n’est pas assez pleine à son goût, impossible de transférer. Je dois boire et attendre.
J’ai attendu 2 heures. 2 heures à avoir tellement mal à la vessie que j’aurai pu en pleurer. Je ne vais même pas parler de l’absence professionnelle. 2 heures pendant lesquelles il est parti manger, puis il était en réunion. Les infirmiers n’en revenaient pas. Je sentais leur pitié. “Vous pourrez lui faire pipi dessus après le transfert”.
En PMA, notre dignité n’existe plus. Les jambes écartées, les multiples sondes échographies, les ponctions, les transfers. L’incapacité d’enfanter. Rajoutons en plus un traitement pareil.
Je me tortille, je les supplie d’aller vite, je crie “oui oui il est beau super allez go go go” quand on me montre l’embryon en image. Ce moment qui devrait être doux devient un supplice. Le transfert a lieu, je me précipite pour me relever et courir aux toilettes. On est loin des 1à min passées allongée, avec Sieur Biquet qui me caresse les cheveux, après chaque transfert…
Je suis désorientée, complètement. Par ce traitement, par cette erreur de labo.
Par ce laborantin qui trouve le moment opportun, quand je me tortille sur ma chaise, pour venir m’expliquer pourquoi ils ont pris cette décision. J’ai mal, il parle anglais avec un accent chinois, a un masque – je ne comprend qu’une phrase sur 2.
Je réfute toutes ses tentatives d’explications. “Le médecin verra ce qu’il peut faire pour la prochaine fois”. Comme si on fait des FIV comme si on faisait les courses. Qui peut se permettre de mettre des milliers de dollars, encore et toujours? Qui peut encore avoir confiance après cette erreur? Qui peut continuer après tout ça, 8 ans de couloirs médicaux, 3 fausses-couches, 2 GEU? C’était la dernière fois monsieur. “ah shit” – oui, comme tu le dis…
C’est donc lasse et me demandant si je ne vis pas dans un monde parallèle que maintenant, j’attend.
Je devrai me réjouir, les résultats sont exceptionnels. Seulement cela n’a pas fonctionné en TESA. La seule ICSI a provoqué une fausse-couche (ce qui est très courant quand la technique ICSI seule est faite avec une grande infertilité masculine).
Mais j’ai du mal à me dire que ça pourrait marcher. Les malentendus n’ont jamais fonctionné pour moi. L’issue peut être un négatif, encore une fausse-couche ou une autre GEU (oui c’est possible même sans trompe). Le résultat sera dans 2 semaines. Demain nous saurons si le J4 s’est développé en J5. Si plus aucun embryon n’a tenu, cela confirmera ce que l’on pense…